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La Boite Immo a eu le privilège d’interroger Jean-Marc Torrollion, Président de FNAIM, pour recueillir son sentiment sur l’année qui vient de s’écouler, et évoquer les enjeux de l’année à venir pour les professionnels de l’immobilier !
2020 a été une année très particulière, et a suscité beaucoup d’inquiétudes pour les professionnels de l’immobilier. Quel bilan la FNAIM fait-elle ?
« Globalement, l’immobilier a montré une excellente résilience » indique Jean-Marc Torrollion. « En ce qui concerne le nombre de transactions, c’est donc une année très surprenante, avec près de 980 000 transactions ». C’est certes moins que les années précédentes, qui étaient assez exceptionnelles, mais cela reste une très belle année. Le premier semestre 2020 a consacré la bonne année 2019. « A la suite du premier confinement, en Mai, on a retrouvé une activité non exprimée pendant plusieurs semaines et donc une certaine appétence. On peut donc dire que dans l’ensemble, l’immobilier a bien résisté face à la crise en 2020 », confirme Jean Marc Torrollion. L’immobilier est donc toujours un « investissement fiable et pérenne » pour les français.
Lors de votre conférence, vous avez évoqué des conditions de visite difficiles : comment les agents immobiliers se sont adaptés à ces nouvelles contraintes ?
« Les agents immobiliers ont été vertueux durant cette période, en appliquant à la lettre les protocoles sanitaires », salut Jean-Marc Torrollion. « La FNAIM était présente pour négocier des accords : une première fois en Mai, de gré à gré, et une seconde fois en Novembre, en accord de branche, pour permettre la reprise des visites ! La profession a montré qu’elle savait faire : le protocole mis en place a d’ailleurs inspiré d’autres ministères ».
Il ajoute : « Grâce aux outils comme la signature électronique, la visite à distance, la visite virtuelle, la profession a été capable de rebondir et de maintenir une activité même avec la fermeture des points de vente ».
Durant le confinement, on a beaucoup parlé de la volonté des français de quitter les grandes villes et de se mettre au vert ; est-ce que cette « tendance » s’est traduite en termes de prix ?
On assiste à un phénomène de convergence des prix, au profit des villes moyennes. Les grandes villes marquent le pas dans l’augmentation des prix. Les communes plus rurales, qui subissaient jusqu’alors une très forte baisse d’attractivité, et donc de prix, ont vu cette baisse ralentir. « C’est donc une amorce de rééquilibrage », indique Jean-Marc Torrollion, plutôt qu’un véritable bouleversement.
Les métropoles régionales quant à elles, voient leurs prix augmenter. +7,4% pour Rennes, +6,2% pour Nîmes, +5% pour Nantes, +4,5% pour Montpellier. Bordeaux conserve la seconde place des villes les plus chères de France à 4 658 euros, suivie par Lyon (4 923€).
Comment les agents immobiliers se projettent pour 2021 ?
Le maître mot pour 2021 est la prudence. Si la surprenante résilience du marché en 2020 les as réconforté, le très faible stock de logements va forcément engendrer une baisse des transactions en 2021. Ils se préparent donc à cette situation où la restriction de l’offre rend le marché très tendu et l’entrée de mandat encore plus concurrentielle ! La crise que les professionnels ont traversé, et qui ne semble pas encore derrière eux, a aussi laissé des traces : 40 %* des agences ont contracté un prêt garanti par l’Etat, et très peu (à peine 4%*) ont pu le rembourser à ce jour.
A cela s’ajoute une certaine incertitude sur l’attitude des français et des banques. Les premiers se montrent frileux, malgré des taux d’intérêt historiquement bas, dans ce contexte d’incertitude sanitaire. Les secondes ont déjà commencé à durcir l’octroi des prêts. Résultat : depuis le 28 Novembre dernier, date de la reprise des visites, 65%* des professionnels interrogés par la FNAIM observent une baisse de leur volume d’activité. Pour 47%* d’entre eux, cela est majoritairement dû à des annulations pour refus de prêts.
Quels sont les projets prioritaires que la FNAIM va défendre en 2021 ?
En 2021, la FNAIM s’impliquera en particulier autour de 3 sujets.
Un premier volet : celui de la copropriété, avec notamment l’enjeu de renouveler les mesures d’exception pour permettre aux assemblées générales de copropriété de se réunir. La FNAIM sera également là pour accompagner, en souplesse, le dossier délicat de la rénovation énergétique et de « cette situation paradoxale dans laquelle sont plongés les bailleurs, tiraillés entre les exigences environnementales croissantes et l’inadéquation des dispositifs d’accompagnement ».
La FNAIM travaille déjà sur des pistes de travail pour accompagner la décision de l’Etat d’exclure 1,7 million de logements jugés trop énergivores du parc locatif privé. Jean-Marc Torrollion évoque « une politique volontariste d’accompagnement » des bailleurs concernés pour investir et rénover ces logements.
Enfin, la FNAIM se fixe pour objectif que les différents dispositifs entrepris (la loi ELAN, la Loi Alur pour l’organisation de la profession) soient totalement achevés.
*selon une enquête réalisée par la FNAIM auprès de 1 082 professionnels de l’immobilier en Décembre 2020