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Écrit le 22/02/2023

Quel bilan tirer de l’année 2021 ? Quelles sont les perspectives pour l’année 2022 ? Jean-Marc Torrollion nous livre son sentiment !

itw torrollionUne nouvelle fois, nous avons eu le plaisir d’interroger Jean-Marc Torrollion, président de la FNAIM. Entre année passée et année à venir, il nous livre son ressenti sur les évolutions du marché immobilier et nous évoque les perspectives à venir. 

Pourriez-vous nous parler de l’activité du marché du logement en 2021 ?

« 2021 a été une année exceptionnelle en termes d’activité avec 1 million 200 mille transactions jusqu’au 31 décembre 2021. C’est une année record, sachant que le précèdent record datait de 2019 avec 1 million 67 mille transactions. » affirme Jean-Marc Torrollion. « Par rapport à 2020, on observe une hausse de 17%. C’est incontestablement un marché très dynamique et un marché qui a connu une dynamique de prix sur tous les territoires, à l’exception de Paris qui a une hausse de 0.9%. » affirme-t-il.

Quelles ont été les évolutions liées au prix de l’immobilier ?

« Nous avons observé une augmentation des prix pour les maisons de 8.1% et de 6.1% pour les appartements sur l’année 2021. C’est la 2ème année consécutive où le prix des maisons augmente plus que les appartements. » explique-t-il.

« Il faut toutefois mentionner que nous avons eu une inflation de près de 2.8% sur l’année ce qui corrige un peu les effets de la hausse. Nous avons donc une double dynamique : une dynamique de prix et une dynamique d’activité homogène sur tout le territoire à l’exception de Paris » précise Jean-Marc.

Quelles sont les prévisions pour 2022 concernant l’offre de logements ?

«Les prévisions pour 2022 sont difficiles pour plusieurs raisons car nous avons un certain nombre d’interrogations ». Il se questionne dans un premier temps sur « l’effet que pourrait avoir l’élection présidentielle sur la France en 2022 ».

Jean-Marc poursuit en affirmant « On sait que ces périodes électorales ne sont pas forcément favorables à une activité sereine du marché, même si a priori on est plutôt rassuré dans la mesure où on n’a pas de rupture idéologique annoncée importante au regard des candidats susceptibles d’être élus ».

« La 2ème interrogation concerne l’activité économique et la confiance des Français dans celle-ci. On sait que l’activité économique de la France est plutôt soutenue aujourd’hui. On observe un taux d’emploi en hausse, un chômage en baisse et enfin une hausse des revenus. Ces facteurs-là sont propices dès lors que la confiance est au rendez-vous pour avoir un marché actif » poursuit-il.

Le président de la FNAIM parle également d’une 3ème inconnue basée sur les taux d’intérêts : « Evidemment les taux d’intérêts ont été très importants dans le pouvoir d’achat qui a été accordé aux acquéreurs. On a noté que sur 7 ans, la baisse des taux d’intérêts a permis aux acquéreurs d’obtenir 18% de pouvoir d’achat supplémentaire ». Il souligne le fait que ce sujet est « sensible » et d’autant plus « qu’on a actuellement une hausse de l’inflation, et que pour corriger celle-ci qui serait jugée excessive, on a des banques centrales qui souhaitent relever davantage leurs taux ». C’est en réalité « l’inconnue la plus stratégique pour notre marché ».

Jean-Marc termine en évoquant la rénovation énergétique et les obligations qui en découlent : « Elles pourraient modifier la perception que vont avoir les acquéreurs des biens qui seront sur le marché. Notamment pour ceux qui sont classés G, F ou E ». Pour conclure il affirme : « Ce que l’on constate en ce début d’année c’est moins de vendeurs ! ».

A quoi doit-on s’attendre concernant les crédits immobiliers ?

Le président de la FNAIM constate aujourd’hui que « Le haut conseil à la stabilité financière a imposé des règles prudentielles qui visent à maîtriser les taux d’efforts et les prises de risques des acquéreurs sur ce marché immobilier » ce qui pourrait donc évincer un certain nombre de primo-accédants.

Jean-Marc Torrollion soutient aussi que « les taux d’apports exigés sont un peu plus importants qu’ils ne l’étaient auparavant, même si la tendance de nos acquéreurs est de puiser dans leurs épargnes ». Vraisemblablement on observera « une hausse des taux d’intérêts progressive ».

Que doit-on retenir de ces 5 dernières années liées à la politique du logement ?

« On a commencé ce quinquennat sur un phénomène de métropolisation et on le finit sur un phénomène de dé métropolisation. Ce qu’il faut retenir de ce quinquennat c’est qu’il y a eu des réformes structurelles importantes comme la loi Elan, la réforme de la copropriété, l’action cœur de ville etc. » affirme-t-il.

Il poursuit en évoquant « Il y a eu aussi une loi très importante : la loi climat et résilience sur la rénovation énergétique et l’interdiction à terme de louer des logements classés G, F et E. Le nouveau diagnostic de performance énergétique a un double critère lié à la pollution et à la consommation ».

Jean-Marc conclue cette question en disant « On a là des éléments structurants pour le marché ! Ce qui est intéressant c’est que le marché est axé vers les zones rurales, la dé métropolisation, les maisons individuelles et les ville moyennes. On a donc finalement des volontés de politique qui sont pris en revers par l’expression des nouveaux propriétaires de ne plus être dans les villes centres mais d’être à l’extérieur. On finit sur une contradiction importante qui n’est pas simple à résoudre à un moment où il y a en plus une baisse importante des logements neufs mis sur le marché ».

Quelles sont les perspectives pour les années à venir par rapport à cette politique du logement ?

« Je crois qu’il est important d’abord d’avoir une vision claire des enjeux énergétiques et ne pas imposer des calendriers qui sont totalement utopiques, mais qui sont plus inflationnistes en termes de coûts des travaux pour les propriétaires » introduit-il.

Il continue en insistant sur le fait qu’il est nécessaire de « conforter un parc privé locatif puissant puisque c’est là que se situe la mobilité des Français avec un 1 million 400 mille logements qui changent de mains chaque année ».

Jean-Marc Torrollion soulève également « des enjeux importants concernant l’accompagnement fiscal » et conseille de « faire preuve d’audace et d’imagination en la matière ».

Enfin il ajoute que « la loi climat et résilience impose l’élaboration de plans pluriannuels de travaux dans les copropriétés » et assure que c’est quelque chose « qui va être très structurant pour l’avenir des copropriétés ».

Vous avez tenu à présenter un rapport sur la perception du marché immobilier chez les jeunes en France, mais aussi leurs parcours et leurs aspirations, c’est un sujet prioritaire pour la FNAIM en 2022 ?

« Oui, tout d’abord parce que ce sont nos futurs clients ! »

Les jeunes expriment une volonté d’être propriétaire à 80%. 70% d’entre eux souhaitent habiter dans des maisons individuelles, 44% en milieu périurbain, 28% en zone rurale et seulement 28% en ville.

Les jeunes Français s’attardent en premier lieu sur la sécurité du 1er bien dont ils feront l’acquisition. Quant au critère écologique d’une maison ou d’un appartement, ils semblent être très neutres, ce qui est assez étonnant.

Dans l’interview, Jean-Marc explique que « Contrairement à ce que l’on peut penser, les jeunes ne sont pas des amoureux de la ville mais plutôt de la périurbanité et des zones rurales », ce qui est conforté aujourd’hui par ce que nous observons sur le marché de la transaction.

Avez-vous d’autres sujets prioritaires pour la FNAIM en 2022 ?

« Bien sûr. Nous avons des sujets prioritaires sur la profession, nous souhaitons que les titulaires de cartes professionnelles soient mieux reconnus dans leurs compétences avec le reconnaissance de Vesta par le gouvernement ».

« Nous souhaitons également qu’il y est une revalorisation des honoraires de la profession parce que nous avons des contraintes de coûts qui sont très importantes ». Il espère aussi que la commission de contrôle, qui était prévue dans le cadre de la loi Elan, soit nommée.

Un petit mot pour la collaboration entre la FNAIM et La Boîte Immo ?

« Cette collaboration est stratégique parce qu’on sait qu’aujourd’hui un outil informatique performant est déterminant dans la productivité et la séduction que peut avoir une entreprise vis-à-vis de ses clients ».

Et lui de conclure : « Ce qui est intéressant aussi dans notre partenariat c’est qu’on s’adresse à une population variée que constitue les indépendants dans notre profession. Nous avons une vision partagée des futurs développements qui doivent demain irriguer nos entreprises ».

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